Une machine à rire
Martin et Agénor, se retrouvent chaque jour pour d’interminables parties de cartes.
Agénor a un secret qui le tourmente : depuis trois ans, il est l’amant de Loïsa, la femme de Martin. Mais il s’est lassé de cette amante exigeante et préfère maintenant les parties de bésigue aux parties de jambes en l’air.
Quand Martin, aidé de son cousin Hernandez, un volcanique et sanguin guatémaltèque, découvre l’adultère, il décide, pour se venger, d’emmener femme, cousin, valet et ‘’ami’’, en voyage. Destination : les Alpes Suisses où il pourra précipiter le traître Agénor au fond d’un gouffre.
Mais il n’est pas si facile de supprimer son rival, surtout quand c’est son meilleur ami…
Martin et Agénor sont les représentants d’une classe sociale que Labiche s’est plu à ridiculiser dans tout son théâtre. « Je me suis adonné presque exclusivement à l’étude du bourgeois, du philistin. Cet animal offre des ressources sans nom. »
On peut appliquer au Prix Martin une lecture politique et sociologique.
J’ajouterai, et ce n’est pas pour me déplaire, un dénouement mélancolique aux résonances tchekhoviennes.
Toutes ces lectures sont riches et stimulantes, mais je retiendrai en premier l’éclat de rire de Flaubert, le soir de la première. Car c’est la comédie ébouriffante qu’il nous faut mettre à l’honneur, en nous laissant porter par le vent de folie poétique qui parcourt les trois actes.
Une partition de choix pour les comédiens et, je l’espère, un moment euphorique pour le spectateur.
Catherine Delattres
Avril 2020
Création à l’Aitre St Maclou Rouen le 1er juillet 2020
Reprise en salle au Rive Gauche de St Etienne du Rvray le 1er octobre 2020
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