Encore Tchékhov !
Si la mise en scène est une conversation avec un poète, il faut bien admettre que je n’en ai pas
fini avec Tchékhov.
Je n’arrive pas à tourner la page et je ne suis pas la seule dans le paysage théâtral à connaître
cette addiction.
Pourtant la première pièce de Tchékhov que j’ai mise en scène fut La Cerisaie en 2004,
la pièce testamentaire du dramaturge.
J’aurais pu m’en tenir là.
La vie d’une compagnie théâtrale exige de nous, renouvellement, alternance de répertoire,
pertinence et singularité. J’ai travaillé avec bonheur, d’autres pièces, d’autres formes,
pestant chaque fois contre ces rencontres trop brèves qui nous font abandonner un écrivain
après un ou deux ans de compagnonnage.
Et Tchékhov revint avec La Mouette en 2010, et maintenant Oncle Vania s’annonce pour
2018.
Alors, encore une histoire qui se déroule en province, dans une propriété menacée – encore
des gens intelligents qui disent des choses stupides – encore des histoires d’amour
malheureuses…
Encore une pièce déchirante, risible et pathétique comme la vie.
Si le théâtre de Tchékhov ne raconte qu’une seule histoire, je me réjouis d’en aborder un
nouveau chapitre.
« Savez-vous combien d’années on me lira encore ? Sept… mettons sept et demie – et il me
reste à vivre moins encore : six ans. »
Tchékhov prononça ces paroles devant un ami en 1903.
Il lui restait une année à vivre.
Quant à son théâtre…
Catherine Delattres
Juillet 2017
Création à Rouen en juin 2018
Reprise en salle en octobre 2018
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